J’avais oublié ce plaisir de se laisser emporter par un film. Pas d’effets spéciaux, aucune violence. Un rêve éveillé. Un de mes amis jésuites m’avait dit qu’un bon film pour lui c’était un film qui nous donnait le plaisir d’être humain.
Bien sûr nous pouvons critiquer et dire que le Paris filmé est bien loin de celui qu’Hildago nous façonne, mais qu’importe.
En plus d’être emporté dans ces visions oniriques, il y a ce sentiment disséqué, qui est celui de rêver du passé comme un âge d’or. Dans ce film de Woody Allen, la vérité du temps c’est celui de l’amour. C’est lui qui nous donne le plaisir d’être là à ce moment précis, qui construit l’épaisseur de la vie. Je suis toujours surpris par l’existence. Être! quelle chose curieuse et extraordinaire. Nous devrions de temps en temps nous poser et apprécier cette vie, ces multiples cadeaux comme ce film, ces rencontres inatendues, ce paysage .
De plus, comme un clin d’oeil, ce film fait écho à Senlis. Car la plupart des célébrités rencontrées, Gertrude Stein, Fitzgerald ,Hemingway, étaient des familiers de notre ville, invités de Bromfield dans sa maison de la rue Saint Étienne.
Tous les chemins ne mèneraient-ils pas à Senlis ?
Le passé n’est pas mort, il n’est même pas passé
William Faulkner