Familières des jardins de curés ou de grands-mères, les ancolies sont de superbes filles généreuses pas compliquées, qui se ressèment à l’envi, là où leurs graines tombent…
Le vent, les oiseaux, nos semelles… n’ont pas leur égal pour les transporter dans les endroits les plus improbables où elles font merveille tout le printemps.
J’en ai planté un pied dans mon premier jardin il y a bien longtemps… Il s’est ensuite ressemé spontanément puis ces semis se sont hybridés entre eux, offrant à chaque fois des coloris inédits…
… Et c’est ce que j’aime, précisément, chez ces fleurs délicieusement désuètes et si hardiment infidèles : la surprise de leurs floraisons !
En effet, une ancolie jaune ne produit pas forcément une ancolie jaune… Surprenant et la preuve que les chiens font parfois des chats !
Des couleurs pastel, en passant par des tons très soutenus ou panachés, simples, doubles ou triples, les petites danseuses en tutu savent nous étonner. Elles sont vraiment comme la boîte de chocolats de Forest Gump : chacune est unique et peut réserver un coup de théâtre coloré inattendu !
Les héritières de ce premier jardin apportées dans le second, celui que je cultive à présent depuis 2015, se sont multipliées. Il y en a partout, maintenant…
Lorsqu’elles sont très nombreuses à un endroit, j’en déplace quelques-unes sans problème dans un autre coin afin d’augmenter la densité des floraisons sur l’ensemble du jardin.
Les ancolies apportent du volume aux massifs parfois encore un peu nus en avril et valorisent leurs voisines comme aucune… Elles sont le trait d’union parfait entre les tulipes qu’elles accompagnent à mi-chemin de leur parcours et les vivaces qui suivent.
Tous les ans, elles me charment et je les guette avec l’impatience d’un enfant, celle même que je ressentais, lorsque, petite, je m’amusais à démailloter les boutons des coquelicots dans les champs… Quelles couleurs allaient-ils donc révéler ? Rouge, rose, blanc, saumon ? Délicieuse attente…
… mais revenons à nos sauvageonnes, ces ancolies jolies que j’aime tant. Je rechigne d’ailleurs toujours à les rabattre, en fin de floraison, quand il faut libérer la scène pour la suite du spectacle…
Afin de permettre à mon massif de prendre son essor, je m’y contrains pourtant, mais à regret, tout en prenant garde de laisser quelques tiges fleuries, ici et là, afin qu’elles montent à graines, s’hybrident et renouvellent, au printemps suivant, la merveilleuse aventure de leurs floraisons toujours différentes…
Je pourrais vous parler de la Demoiselle pendant des heures… mais j’ai trouvé un lien qui vous donnera de façon exhaustive toutes ses particularités.
… La prose d’un autre jardinier qui, sans nul doute, ne pourrait pas s’en passer non plus !
http://www.desjardins-inspirations.fr/les-ancolies/
Chantal Keraudren